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RAM ou Low-Cost Le Grand Dilemme

RAM ou Low-Cost Le Grand Dilemme

Alors que le ministère du Tourisme prône l’augmentation des dessertes sur toutes les villes du Royaume par toutes les compagnies qui désirent desservir le pays, de manière a être en corrélation avec les objectifs de la Vision 2020, le ministère du Transport serait plus frileux, ayant pour objectif non affiché, de défendre les intérêts de la compagnie nationale, quitte a bafouer les accords de l’Open Sky.

 

La problématique de l’aérien reste inéluctablement et de l’avis de tous les experts, un des maillons faibles de la vision 2020. On assiste, en effet,à une diminution des fréquences et à une decorrélation de plus en plus flagrante entre l’offre en siège et le développement du produit (plus de lits, moins de sièges). Il faut dire que depuis l’avènement du nouveau Gouvernement, aucune politique clairement définie n’a étéadoptée en matière d’aérien…

 

Il suffit de faire un petit tour sur le site internet du ministère du Transport, pour comprendre mieux les choses… Enmatière de libéralisation du transport aérien, en effet, le ministère se fixe encore comme objectif,« la Vision 2010 » et les chiffres qui vont avec …

C’est dire que le département de Aziz Rebbah a une petite décennie de retard…

 

Aujourd’hui, pas moins de 50 compagnies aériennes desservent le pays dont près d’une vingtaine de transporteurs à bas coûts qui assurent près de 40 % du total des vols de et vers le Maroc.Cependant, il reste encore des destinations touristiques importantes qui sont peu, voire pas desservies : Ouarzazate, Errachidia, Laayoune, Dakhla et Essaouira.

Aussi, dans un tel contexte, une stratégie claire doit être définie, pour accompagner le développement du secteur et pour rester dans la dynamique insufflée par Karim Guellab et ses équipes, lorsqu’il était à la tête du département de l’Equipement et des Transports.

Or depuis deux ans, aucune vision claire ne semble définie pour le secteur…

 

 

Le nombre de transporteurs à bas coûts

a augmenté de 25 % en 2013

 

Ce manque de volonté stratégique explique, en partie, pourquoi la compagnie Ryanairet d’autres compagnies low-cost avaient décidé, il n’y a encore pas si longtemps de cela, de se retirer du Maroc car « l’Etat ne les soutenait pas »… Au grand dam des clients, cettedécision avait fait le bonheur de la compagnie nationale et d’une partie de la corporation des hôteliers qui ne voyaient pas en les passagers de Ryanair, des clients potentiels pour leurs hôtels…

« Le Gouvernement Benkirane n’avait alors rien entrepris pour reconquérir la compagnie LowCost… Pourtant la compagnie est un vrai partenaire pour le secteur touristique et l’économie du pays » souligne un expert de l’aérien.

 

Et d’ajouter « Avec l’embellie du secteur, la compagnie à bas cout, et les autres compagnies low-cost ont comme même décidé il y a quelques mois, de revenir, dans le pays en force…Malgré nous et tant mieux, devrais-je dire, pour le pays ! ». Le nombre de transporteurs à bas coûts desservant le Maroc a ainsi augmenté de 25 % en 2013.

 

Ryanairest donc revenue avec un plan ambitieux pour 2013, à savoir l’ouverture de ses 56eme et 57eme bases à Fès et à Marrakech avec trois appareils basés sur place. Un investissement qui s’élève à 210 millions de dollars. La compagnie a également annoncé deux nouvelles routes vers les aéroports d’Essaouira et Rabat, développant ainsi  ses opérations au Maroc pour atteindre 60 liaisons desservant 8 aéroports. Ce déploiement  devrait, selon les prévisions de la compagnie, drainer un volume de 2,5 millions de  passagers par an et 2500 emplois directs seront créés. Sans compter l’impact sur le secteur touristique et sur l’économie du pays…

 

La RAM crie au crime !

 

L’étape suivante pour La compagnie aérienne ultra-lowcost d’Europe, serait l’ouverture d’une autre base, cette fois-cià Rabat… Et là, levée des boucliers ! Le PDG de la RAM, Driss Benhima, avait annoncé, il n’y a pas si longtemps, dans une réunion, qu’une telle décision« tuerait la compagnie nationale ».

Il n’en fallait pas plus pour le ministère de l’Equipement et des Transport, pour brandir cet argument ainsi que celui que « Rabat n’est pas une ville touristique », pour bloquer cette ouverture…

 

Un argumentaire que ne partage pas le ministère du Tourisme, actuellement en tractation avec le ministère des Transports et pour qui, « si, Rabat est une ville touristique ! »…

 

« Le fait est, qu’une base à Rabat, c’est dangereux… Le risque sera énorme sur la RAM et sur le hub de Casablanca… car la compagnie nationale ne pourra jamais s’aligner sur les prix de Ryanair… Qu’on autorise Ryanairà desservir quelques lignes sur Rabat oui, mais une base, la compagnie nationale ne le supportera jamais car c’est le summum de la concurrence… A moins qu’on privatise la RAM…» nous explique notre expert averti.

 

Et le dilemme est bien la…  Doit-on encourager la venue des compagnies low-cost pour favoriser le secteur touristique et l’économie du pays au risque de mettre la RAM sous haute tension ou doit-on au contraire protéger les intérêts de la compagnie nationale, quitte a contredire les accords d’open sky et donc refuser l’ouverture de nouvelles plateformes pour les compagnies low-cost sur des lignes hautement commerciales pour RAM et au passage mettre en difficulté le secteur touristique et la vison 2020 ?

 

Toute la problématique est bien la…et c’est sur ce dilemme fondamental que doit reposer toute la stratégie de l’aérien…mais encore faut-il savoir s’ily a un pilote dans l’avion pour mener à bien cette réflexion ?

A.J

 

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Aérien

La feuille de Route
du Ministère du Tourisme

 

 

Le département du tourisme a mené, il y a quelques mois, une étude avec le cabinet Monitor, pour l’élaboration d’un plan de soutien de la desserte aérienne du Royaume. Une étude qui a fait ressortir la réduction des fréquences ces dernières années et le besoin d’une révision du modèle de desserte aérienne du Royaume.

 

 

Selon cette étude, au cours des dernières années, le niveau de desserte a suivi un mouvement d’optimisation plutôt que d’expansion, à travers notamment La réduction des fréquences point à point dans un contexte de croissance des arrivées, un rééquilibrage entre destinations émergentes et matures, La réduction des fréquences charter et un rééquilibrage entre compagnies nationales et lowcost.

 

Ainsi, il ressort que les fréquences hebdomadaires entre 2007 et 2011 ont enregistré un recul annuel moyen de -2%,en provenance des principaux marchés émetteurs, pendant que le nombre d’arrivées internationales progressait de 6% en moyenne par an. A titre d’exemple, Marrakecha perdu près de un tiers du nombre de fréquences hebdomadaires, passant de 321 vols par semaine en 2007 à  208 en 2011.

 

Cette situation impose une révision du modèle de desserte aérienne du Royaume, particulièrement dans le contexte de mise en œuvre de la Vision 2020 qui aura à relever des défis essentiels comme la Diffusion de la croissance sur l’ensemble du territoire Marocain à travers :

–          L’essor du tourisme balnéaire, notamment sur les nouveaux territoires Souss Sahara Atlantique, Maroc Méditerranée.

–          L’emergence de nouvelles destinations culture, nature et city-break (Fes-Meknes, Tanger-Tetouan, Atlas et Vallées, Dakhla…)

–          La diversification des bassins émetteurs avec l’émergence de nouveaux marchés (Russie, Pologne, Scandinavie, Brésil…)

–          Le développement d’une offre aérienne variée et multiple (low-cost, régulier, charter) qui soit en phase avec les préférences des futurs touristes.

–          La diversification de la base d’operateurs afin de réduire la dépendance vis-à-vis de quelques compagnies aériennes (particulièrement les Low-Cost)

 

Ainsi, il ressort un besoin en desserte aérienne de 1650 fréquences hebdomadaires à horizon 2020 (hors aéroport de Casablanca & Rabat) contre 512 fréquences actuelles, au départ des 10 bassins émetteurs cibles, pour assurer, d’une part, le remplissage des nouvelles capacités litières programmées dans la Vision 2020, mais aussi pour assurer une diffusion équilibrée de la croissance sur l’ensemble du territoire marocain.

 

A bon entendeur…

 

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