Le texte de la loi de Finances 2014 est actuellement en discussion au Parlement. Mais déjà, il nourrit les débats dans les microcosmes politiques et économiques du pays. Et pour cause, que ce soit l’opposition ou les économistes et le patronat, ils estiment tous que cette feuille de route n’est pas en adéquation avec les besoins économiques du pays.
Qu’en est il pour le secteur touristique ?
Pour la CGEM, le projet de budget 2014 n’assurera pas la relance économique. Les analystes déplorent, entre autre, la baisse de l’investissement public… L’imposition progressive du secteur agricole est également pointée du doigt.
La hausse de la masse salariale est égalementcritiquée. Le niveau de la masse salariale pour l’année 2014 devrait, en effet, encore grimper, passant de 98 milliards en 2013 à 103,7 milliards cette année.
De plus, pour grand nombre d’observateurs, de syndicalistes, d’économistes et de chefs d’entreprises, ce projet de loi de Finance ne comporte aucun outil de relance de l’économie.
En attendant l’issue des discussions autour de cette loi au Parlement et des amendements qui vont être adoptés, nous nous sommes penchés sur ce que prévoit cette feuille de route pour le secteur touristique.
Maintenir la dynamique du secteur, consolider ses acquis, renforcer son attractivité et augmenter ses performances, tels sont les défis, aujourd’hui,du secteur du Tourisme.
Et pour y arriver, le secteurdoit tout d’abord miser sur la promotion et la communication.
Pour l’ONMT, la priorité est aux actions de co-marketing et de partenariat sur les grands marchés émetteurs comme la France, la Grande Bretagne, l’Espagne ou encore l’Allemagne.
L’Office compte ensuite diversifier ses sources de touristes à travers des actions ciblés sur des marchés tel la Russie, la Pologne ou encore le Brésil.
Autre mission de l’ONMT et non des moindres, contribuer au renforcement de l’aérien et palier à la réduction de fréquences enregistrées depuis trois ans.
L’ONMT compte également investir le réseau digital qui est aujourd’hui, le réseau de vente des produits touristique le plus performant. L’office compte ainsi augmenter le flux de touristes et augmenter les recettes du secteur.
Selon le directeur général de l’ONMT, Les objectifs en terme de croissance sont d’augmenter les arrivées de 7% (soit 735.000 visiteurs additionnels, et 11,2 millions au total à fin 2014) et de booster les recettes en devises de +5% (soit 3 milliards du Dhsadditionnels, portant les recettes prévisionnelles du secteur à fin 2014 à 63 Milliards de Dhs).
Pour exécuter ce plan dans les meilleures conditions,un budget d’investissement de près de 900 Mdhs est nécessaire.
En matière de développement du produit et de l’investissement, le challenge du département du tourisme, par le biais de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) est de mener des actions commerciales pour le placement de nouveaux produits qui favoriseront l’émergence de nouveaux pôles touristiques. La SMIT doit également mener des mesures d’accompagnement pour la concrétisation des Contrats programmes régionaux signés en 2013 et qui devront être rapidement opérationnels pour être en phase avec les objectifs de la vision 2020.
Cette promotion de l’investissement et la conception de produits nécessiteront, quand à eux,en 2014, un budget de 130Mdhs.
A ce budget, il faut également ajouter une prime d’investissement, telle que prévue dans le contrat programme de la Vision 2020. Celle ci permettrait d’attirer des capitaux vers les projets structurants du secteur. L’enveloppe globale pour cette prime d’investissement est estimée à 200 Mdhs.
A coté de cela, le ministère devra notamment, veiller à la création des Agences de Développementterritoriales (ADT) dans les 8 territoires touristiques que comptent le pays. La première agence, à Marrakech, devrait voir le jour en 2014 pour un budget global de 18,6 millions de dhs.
Ainsi les actions à venir sont nombreuses et les défis importants et ils ne seront réalisables qu’avec la mobilisation d’un budget conséquent. Dans le cas contraire, le secteur touristique marocain pourrait enregistrer un recul des performances, une baisse de la dynamique enclenchée et une perte des acquis…
Mais dans ce projet de loi 2014, le Budget global accordé au département du tourisme, incluant fonctionnement et investissement, n’est qued’un peu moins de 600 Mdhs dont 300 Mdhsiront pour l’ONMT. Nous sommes donc loin des besoins du secteur…
Le département du tourisme voit ainsi son budget diminuer comme peau de chagrin puisque l’année dernière, il était de 820Mdhs. Budget auquel une coupe budgétaire de 15% avait néanmoins été opérée en aout 2013.
De source proche du ministère des Finances, on apprends néanmoins qu’une enveloppe supplémentaire de 50 Mdhs serait actuellement en négociation.
Un petit plus certes, mais une fois encore, que la Vision 2020 n’a pas les moyens de ses ambitions et que dans un contexte mondial difficile ou les pays doivent jouer du coude a coude pour récupérer des parts de marchés, le Maroc risque d’être en perte de vitesse, faute de moyen.
Notons d’ailleurs que le Contrat Programme National de la Vision 2020, prévoitdans ses textes, de porter le budget de promotion et de commercialisation de la destination Maroc à13 milliards de dirhams cumulés à l’horizon 2020 (2011-2020) pour atteindre l’objectif de 20 millions de visiteurs.
Pour arriver donc à l’objectif escompté, une rupture en matière de budgétisation des actions devrait être opéré. Nous sommes à la veille de 2014, et cette rupture est encore loin d’être entamée…
Force est donc de constater que «le Gouvernement Benkirane » ne met pas le secteur touristique comme secteur prioritaire dans sa feuille de route.
Dans un tel contexte, et sachant que le pays a besoin de retrouver rapidement un équilibre de sa balance des paiements et de reconstituer sa réserve de change, quels sont les secteurs susceptibles de résoudre rapidement cette équation ?
La question reste posée…
A.J
Edito
Assumons la réalité !
Par Ahlam Jebbar
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22/04/2024