Par Fouzi Zemrani
La chronique hebdomadaire de Fouzi Zemrani sur son blog www.Blogtrotter-Maroc.com met à nu les réelles questions qui se posent aujourd’hui en matière de gouvernance de secteur touristique… Gouvernance qui tarde à se mettre en place et responsables publics et privés qui semblent dépassés.
Nous avons donc décidé de publier cette chronique pour la partager avec le plus grand nombre et relancer le débat sur le sujet
La signature du CPN Vision 2020 le 30 Novembre 2010 devant Sa Majesté le Roi, engageait de fait l’ensemble des signataires pour la mise en oeuvre et la bonne conduite des chantiers prévus dans ce document. C’est ainsi, que dans le chapitre de la Gouvernance, il est prévu la mise en place d’une instance Nationale de Pilotage qui réunit dans un partenariat renouvelé, l’Etat, les régions et le secteur privé: Le conseil National du Tourisme.
Une instance qui devait voir le jour au plus tard le 31 décembre 2011, sous la responsabilité commune du Ministère du Tourisme et du secteur privé (Mesure 37 du CPN 2020), regroupant les représentants des secteurs public et privé avec pour principale mission de s’assurer de la cohérence de la Vision à Long Terme et assurer le suivi de son l’exécution.
Or, il semblerait aujourd’hui, que seuls le Ministère du Tourisme et la CNT se doivent de porter ce pilotage en se confrontant à des contraintes politico-financières qui font que le chantier de la gouvernance n’avance pour ainsi dire pas.
Pour rappel, en avril 2011, la DEPF (direction des études et des prévisions financières) dans une analyse prospective avait remis en question le principe de la territorialité touristique telle que prévue par le CPN Vision 2020. Cette prise de position a eut pour effet de semer le doute dans l’esprit aussi bien des élus que des professionnels quand au bien fondé des 8 Territoires touristiques. Cette même DEPF dont la tutelle est pourtant signataire du CPN préconisait de respecter les recommandations de la CCR (Commission consultative de la régionalisation) et de revisiter les stratégies sectorielles sur la base du découpage régional prévisionnel (12 Régions). En outre, elle se proposait au courant de la même année à consacrer une étude spécifique à la hauteur chantier du tourisme. On attend toujours cette étude…..
Aujourd’hui, il semblerait également que la mise en place des ADT poserait un problème. Ces agences de développement touristique, organismes publiques régionaux dont la mission principale serait le pilotage et la mise en oeuvre des CPR , doivent être financées par l’Etat et les régions. Aux dernières nouvelles, une rumeur circule selon laquelle, l’Etat sursoit à la création de toute nouvelle agence pour des questions budgétaires.
Enfin, concernant les CRT (Conseil Régionaux du Tourisme), depuis l’annonce du CPN 2020, leur sort semblait être scellé sans que cela ne soit définitivement acté. Cette situation a eut pour effet, de démobiliser leurs membres et de créer un climat de rétention face à toute nouvelle forme de gouvernance régionale.
Force est donc de constater aujourd’hui et à la veille des assises du tourisme, qu’une certaine dichotomie est entrain de s’installer. Malgré la bonne volonté des uns et des autres, le chantier du pilotage de vision 2020 se semble pas vouloir démarrer: C’est la panne.
Pour y remédier, une seule solution s’impose: la convocation d’un Conseil Stratégique du Tourisme, regroupant tous les signataires du CPN 2020 et présidé par le Chef du Gouvernement. Cette instance devra arbitrer sur tous les points de blocage (financement, territorialisation, investissements, compétitivité, fiscalité et autres) et décider séance tenante de la mise en place du Conseil National du Tourisme dont la nouvelle appellation semble être la Haute Autorité du Tourisme.
La HAT aura alors toute la latitude de mettre en oeuvre la mesure 38 du CPN: la mise en place de la régionalisation de la politique touristique en charge du suivi des contrats programmes régionaux et de la stratégie régionale en général. Elle doit également veiller au bon équilibre en matière de représentativité au sein des ADT, sachant que le secteur privé participe à plus de 80% au financement des projets des CPR signés.
Il y a un vieux proverbe africain qui dit : « Si tu ne sais pas où tu vas, alors retourne d’où tu viens »
Edito
Assumons la réalité !
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