Tourismapost

             
   Tourisma Post    

Mawazine 2025 : 20 ans et un gros coup de blues

Mawazine 2025 : 20 ans et un gros coup de blues

Le festival Mawazine, jadis fleuron de la scène culturelle marocaine et vitrine internationale du Royaume, vient de clore sa 20 eme édition dans une atmosphère morose.
Artistes internationaux peu inspirants, organisation défaillante, public désabusé : le festival semble avoir perdu la recette de son succès passé.

L’affiche de cette vingtième édition aurait dû faire date. Deux décennies de musique, de scènes vibrantes, de soirées mythiques sous les étoiles de Rabat. Et pourtant, jamais Mawazine n’a semblé aussi lointain de son aura originelle. Cette édition a laissé son public sur sa faim. Les scènes ont trouvé leur public, les billets ont été écoulés, souvent à coups d’invitations grattées in extremis, comme le veut la tradition r’batie mais la magie n’était pas au rendez-vous. Car un concert, ce n’est pas juste une foule, c’est une émotion collective, une vibration commune. Et cette vibration n’était pas au rendez-vous.

A quelques exceptions prêts, ni les jeunes ni les moins jeunes ne se sont retrouvés dans cette programmation internationale sans envergure. Entre une poignée de rappeurs au succès variable et un Will Smith reconverti en pseudo-chanteur de festival, le menu n’avait ni goût ni saveur. Quand on se rappelle les Elton John, Sting, Mariah Carey, Stevie Wonder, Witney Houston, The Weeknd, Maroon 5, ou encore Charles Aznavour des grandes années, la comparaison fait mal.

Ironie de l’histoire, c’est la scène Hay Nahda qui a fait le travail. Le public chantait, vibrait, dansait. La programmation y était plus solide, sincère, connectée à ce que les gens aiment vraiment. Des stars du monde arabe, des tubes partagés, une ferveur palpable, sauf pour la dernière soirée de clôture où l’organisation comme pour les autres scènes a fait défaut. De nombreux festivaliers munis de leurs carte ou billets n’ont pu rentrer. L’organisation, d’ordinaire saluée pour sa rigueur, a montré cette année des signes de désordre : retards, files d’attente interminables, informations contradictoires, accès mal gérés.

Et pour les Afters, le Graal Ultime, beaucoup ont simplement transmis leurs invitations à leurs enfants, comme un geste de lassitude ou de résignation. Des jeunes à peine pubers, ont donc pris possession des lieux sans pour autant s’enflammer. Les soirées post-concert qui étaient auparavant sélectives, clinquantes, sont désormais des lieux sans réel intérêt.

Côté tourisme, le festival n’a toujours pas trouvé comment capter une clientèle internationale qui viendrait l’espace de cette semaine, vivre l’expérience Mawazine.

Pour ses vingt ans, le festival avait une occasion unique de marquer l’histoire. Maroc culture, l’organisateur, aurait pu, aurait du, célébrer deux décennies de musique, de rencontres, de moments d’anthologie. Il a offert un line-up en pilotage automatique, une ambiance désaccordée et une fête sans grand frisson.

Ce qui devait être une célébration de vingt ans de musique mondiale s’est ainsi transformée en une fête sans âme et une succession d’événements sans réelle direction artistique.

Mawazine 2025 restera comme une édition creuse dans un écrin trop brillant.

Lire aussi