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Que se passe-t-il chez Accor Maroc ?

Que se passe-t-il chez Accor Maroc ?

Depuis le départ de la Présidence de Hamid Bentahar en novembre 2024, le premier groupe hôtelier mondial traverse une zone de turbulences sans précédent au Maroc. En quelques mois, les départs de cadres dirigeants s’enchaînent, suscitant interrogations et même quelques inquiétudes dans le secteur.

Rien ne va plus chez Accor Maroc. Après plusieurs décennies de stabilité managériale portée d’abord par Marc Thépot puis par Hamid Bentahar, figures emblématiques de l’hospitalité au Maroc, le groupe semble entrer dans une phase de recomposition interne agitée. Le départ de Hamid Bentahar à l’automne dernier, a ouvert un cycle de changements successifs à la tête des opérations locales du géant français.

L’arrivée de Mehdi Morad, fin décembre 2024, avait pourtant été observée comme un renforcement stratégique. Ce haut cadre d’Accor, déjà Vice-Président des Opérations pour l’Afrique, l’île Maurice, la Réunion et les Seychelles depuis 2019, se voyait confier la supervision des enseignes de luxe du groupe au Maroc : Sofitel, Sofitel Legend, MGallery et Emblems. Mais l’embellie n’aura pas duré. Quelques mois après sa prise de fonction sur le périmètre marocain, Morad dont l’arrivée avait été faite à coup de communiqué, quitte discrètement la scène, sans communication officielle du groupe. Son départ déjà effectif a été officialisé ce 30 juin. Cette sortie précipitée nourrit les spéculations sur les tensions internes ou les divergences de vision entre la direction régionale, le siège et un des propriétaires. Son remplaçant devrait arriver ce 15 juillet.

Autre départ marquant : Ismail Loubaris, fidèle d’Accor depuis plus de dix ans, et nommé il n’y a pas si longtemps à la direction générale, vient lui aussi de quitter le navire. Son retrait aurait en réalité eu lieu il y a déjà deux mois. Mais l’information n’a été révélée dans la presse que ces derniers jours. Ce nouveau départ jette une lumière crue sur une instabilité rampante. Les signes avant-coureur étaient pourtant bien là. Rappelons, le, Ismail Loubaris avait candidaté, l’été dernier, au poste de Directeur Général de l’Office National Marocain du Tourisme. Un geste que certains avaient interprété alors comme une volonté de sa part de tourner la page.

La DRH groupe, Sofia Ben El Hadj a également quitté le groupe il y a quelques mois.

Ces départs successifs en quelques mois laissent transparaître un désalignement interne, voire une perte de cap dans le pilotage des opérations du groupe au Maroc, pourtant considéré comme un marché stratégique pour le développement d’Accor sur le continent africain. La situation aurait empiré depuis que Risma ai quitté le tour de table d’Accor Maroc. A l’origine, des divergences profondes sur la gestion des hôtels.

Dans cet enchaînement de mouvements, Souleymane Khol fait figure d’exception. Nommé en décembre 2024 Vice-Président des Opérations pour les marques Premium, Milieu de Gamme et Économique d’Accor au Maroc, il est à ce jour le seul cadre dirigeant encore en poste.

Accor, qui a largement misé sur la diversification de son portefeuille au Maroc, avec ses 45 établissements et une présence dans tous les segments, est aujourd’hui fragilisé par cette valse managériale qui porte préjudice à la marque à l’heure où la concurrence est très vive. 

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