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Cri de détresse d’Imane Lamrani

Cri de détresse  d’Imane Lamrani

Ultime recours, l’opinion publique. La Présidente de l’Association des Agences de Voyages de Rabat, Imane Lamrani a tenu un point de presse, notamment pour mettre en garde les consommateurs contre les agences de voyage qui exercent impunément en toute illégalité.

Vous êtes Présidente de l'Association des Agences de Voyage de Rabat- Salé -Kenitra. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette association ?

Au Maroc, le métier d’agent de voyage est structuré grâce aux associations régionales regroupant chacune les agences de voyages de sa région administrative. La nôtre est Rabat Salé Kenitra : AVRSK qui existe depuis 21 ans. Aujourd’hui, elle regroupe 170 agences de voyages. J’aimerais signaler qu’il s’agit d’une obligation légale. En d’autres termes chaque agence de voyage doit s’affilier à son association régionale selon les dispositions de l’article 28 de la loi 31-96 portant statut des agences de voyages.

Bref, nous sommes une activité structurée juridiquement parlant …

Il n'y a pratiquement pas de Femmes à la tête des Associations régionales d’agences de voyage… Comment cela se passe ? Est-ce un plus ou un handicap ?

C’est vrai, néanmoins, je crois que cela commence à changer et doit changer puisque les femmes sont actuellement à la tête de nombreuses agences de voyages et elles ont déjà fait leurs preuves dans le tourisme et dans d’autres secteurs.

Vous venez d'alerter l'opinion publique sur les agences illégales qui gangrènent la profession. C’est un grand problème, n’est ce pas ?

Oui, en effet, ces agences fictives ou illégales sont de plus en plus nombreuses et représentent une menace pour les agences de voyages et  pour  le consommateur qui leur fait confiance et se met entre leurs mains sans aucune garantie.

Malheureusement, nous avons constaté que des agences nouvellement agréées arnaquent aussi les clients. C’est notamment le cas de la dame à qui on a sous-tiré 80.000 dh avec une promesse de Haj qui n’a jamais été tenue… L’affaire a été reprise dans les médias.

Le ministère du Tourisme vous aide-t-il dans cette lutte ?

Malheureusement non, pourtant notre association exerce une veille permanente sur le web et sur les réseaux sociaux, authentifie l’exercice illégal de notre activité par huissiers de justice et soumet aux responsables du Ministère et aux autorités des dossiers regroupant des informations précises et complètes sur ce type d’agences.

Et dans le cas de plaintes concernant des agences agréés et membres de notre association, l’AVRSK les traite convenablement grâce à son comité d’éthique et à toute l’équipe. Ainsi, nous essayons, dans une première étape, de résoudre le conflit à l’amiable en écoutant les deux parties (agence et client). Et si cela n’aboutit pas, nous passons à la seconde étape, celle de transmettre le dossier à notre ministère de tutelle.

Y-a-t-il un message que vous voudriez passer au Ministre du Tourisme ?

Il s’agit plutôt d’un cri de détresse et d’une demande de collaboration car notre activité souffre de cette anarchie à laquelle on peut remédier en appliquant les mesures répressives prévues par la loi (article 23), à savoir : l’avertissement, le blâme et le retrait de licence, et, également, en impliquant les associations régionales dans l’octroi des licences afin d’éviter de donner à des escrocs les moyens et la crédibilité leur permettant d’arnaquer encore plus de consommateurs.

Et je conclurai par un point primordial : le projet de loi 11-16 qui est contesté par la quasi-totalité des professionnels. N’étant pas valable  dans sa version actuelle, nous demandons à M. le Ministre qu’il soit réétudié en impliquant les agences de voyages sur la base de leurs réels besoins réglementaires.

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