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Le Tourisme, ma passion

Le Tourisme, ma passion Jean Robert Reznik

Parler et faire parler du tourisme, c’est avant tout aller à la rencontre des gens du pays concerné, en l’occurrence le Maroc et du reste du monde.

Le tourisme, ma passion, ne l’a été et ne l’est toujours, que pour sa fonction principale, celle de favoriser l’entente et la compréhension entre des peuples d’origines différentes qui se respectent et échangent. Bref, le tourisme est le meilleur facteur de paix. Mais la paix, c’est d‘abord et avant tout le développement économique du pays concerné.

Le Maroc, au cours de ces 30 dernières années, sous la conduite de ses rois, a montré la voie de la tolérance maitrisée, de la modernité, mais aussi du respect de son histoire, de son passé et de sa culture. Il s’agit à présent, au début de ce nouveau siècle, de réussir la mère de toute chose, à savoir, l’éducation et la formation, qui doivent permettre à chaque jeune Marocaine et Marocain, d’accéder à un emploi.

Certes, le tourisme n’est pas la seule réponse, mais il y contribue grandement, car un emploi crée dans cette industrie engendre, suivant les normes de la banque mondiale, quatre à cinq emplois indirects dans les secteurs marchands. Il est donc primordial, que toutes les forces du pays consacrent un effort majeur à l’école, à l’université, aux formations techniques etc…et permettent au plus grand nombre de devenir des acteurs économiques et donc de stabilité du pays.

Il ne s’agit pas seulement de créer des hauts cadres, mais de commencer à la base, en incitant les responsables d’hôtels et de complexes immobiliéro-touristiques, à engager des jeunes et à faire en sorte qu’une méthode près du terrain, celle du tutorat, permette de suivre la carrière de ces nouvelles pousses du secteur. Sans négliger par la suite, la création essentielle, sur le modèle de certaines écoles Américaines ou Suisses, de formations de managers dans les différents métiers qu’offre l’industrie du tourisme.

Pour cela, je pense essentiel, que les acteurs majeurs du tourisme, les hôteliers, les compagnies aériennes mais aussi les responsables politiques régionaux et locaux, se donnent pour objectif de créer et de favoriser les emplois qui assureront et qui assurent déjà, une partie de la stabilité du royaume. Un jeune qui travaille, c’est toute une famille qui croit en l’avenir et qui a une chance économique d’assurer un futur. Un stage de 3 mois suivit d’un contrat à durée déterminée de 6 mois, suivit d’une titularisation automatique (si au bout de ces 9 mois les responsables (les tuteurs) ont eu satisfaction), c’est la voie pour crédibiliser une filière facteur de stabilité sociale dans le pays.

Alors, en quoi le tourisme est-il un acteur majeur? C’est simple, c’est l’une des rares industries qui implique tous les secteurs. Voilà pourquoi, c’est aux plus hauts sommets de l’Etat que les programmes doivent être consolidés et poursuivis. Pas de tourisme en effet, sans une agriculture qui se développe. Il s’agit en effet de produire local pour enrichir le plus grand nombre d’acteurs économiques. Pas de tourisme non plus sans sécurité et le Maroc a prouvé ces dernières années, une qualité essentielle pour asseoir dans ce domaine, une crédibilité sur le plan internationale. Pas de tourisme ensuite, sans une maitrise des systèmes de santé. Bien évidemment, pas de tourisme, sans un développement des infrastructures, du secteur aérien, des aéroports, des ports, des routes. Enfin, pas de succès si la culture et l’Histoire des racines du pays ne venaient consolider le goût de la destination Maroc.

Concernant ce dernier volet, la culture, est essentielle. On a vu ce que les évènements et autres festivals, ont apportés à des villes comme Fès, Essaouira, Rabat, Marrakech, Agadir…et par extension à la crédibilité de la destination Maroc. Et ce que Medhi Koutbi, selon la volonté de sa majesté, est en train de concrétiser dans le domaine des musées et de la promotion des jeunes artistes marocains, est et sera encore plus un vecteur qui permettra de partager entre Marocains et avec le reste du monde, l’immense volonté créatrice d’un Maroc qui a su prolonger son art et son artisanat par une vision de la modernité. Pas de tourisme du futur sans la maîtrise des énergies nouvelles. Sans le programme solaire (Ouarzazate), sans l’organisation de la COP22 sur le sol marocain et ses prolongements, il n’y aura pas de crédibilité à long terme pour assurer la maîtrise d’un développement harmonieux et finançable. Alors me direz-vous, éducation, maîtrise des énergies, de la sécurité, de la santé mais quid de la finance ? La finance, c’est la conséquence de ce qui précède. Les investisseurs, seront rassurés et confortés, comme ils l’ont été entre 2000 et 2010 par des programmes cohérents. Il faudra ajouté à cela, la pincée nécessaire d’incitations fiscales, de façon à concurrencer ce que les pays d’Asie  (Chine, Thaïlande etc…) et d’Europe Orientale (Albanie, Géorgie etc…) sont en train de mettre en place.

Enfin et surtout, on ne fait pas du tourisme que pour attirer les étrangers. Le retour constant et fidèle de la diaspora marocaine doit être conforté et encouragé. De même, si les ressortissants marocains au Maroc n’ont pas accès à des produits dont les prix et la qualité sont abordables à eux et à leurs familles, le danger du rejet existe.

La question de combien de touristes le Maroc peut-il recevoir se poserait si l’on n’était pas capable d’intégrer, au-delà de la création d’emplois, l’osmose entre les Marocains et leurs invités. Le Maroc doit être un pays qui sait offrir le meilleur service mais ne peut et ne doit être un pays de serviteurs. L’un de mes mots préférés dans la langue française est «hôte» car il identifie autant celui qui est reçu que celui qui reçoit. La présence aujourd’hui dans le nouveau gouvernement marocain, d’une équipe qui a connu à différents degrés les métiers du tourisme, avec entre autres:  un Ministre de la culture et de l’éducation qui a aussi été Ministre de l’intérieur, Président de la RAM, Wali de Marrakech et de Tanger, un Ministre des finances qui a aussi été Ministre du tourisme, Wali d’Agadir et de Casablanca, un Ministre de l’agriculture et de la pêche entièrement tournée vers la modernité et acteur majeur de l’économie marocaine, un Ministre de l’aménagement qui a été responsable de la communication, un Ministre du tourisme qui a dirigé la destinée de la plus grande ville du Maroc en tant que maire, un responsable de la promotion qui a été un des dirigeants majeurs de la RAM, un président de la RAM qui a été à la tête de la promotion du tourisme, c’est le signe avant-coureur, je l’espère, d’une nouvelle vision 2030, que le peuple marocain et surtout sa jeunesse, attendent, espèrent.

Mais je crois aussi profondément que le rôle que Sa Majesté joue pour le développement de l’Afrique, oblige le Maroc a consolider son rôle de lien et d’espoir pour une communauté d’avenir entre l’Afrique et l’Europe. Comme vous le voyez, je place la barre du tourisme très haut mais cela ne m’empêche pas de me souvenir de l‘adage que m’a livré mon père : « La réussite, c’est un tiers de matérialisme, un tiers d’idéalisme et un tiers d’humour pour ne surtout pas prendre les deux premiers tiers trop au sérieux. »

Que vive le Maroc !

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