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En attendant les stations Biladi…

En attendant les stations Biladi… Ali Ghator Chroniqueur

Apres un mois de Ramadan très calme, les professionnels du tourisme se sont manifestés pour proposer des offres aux nationaux, profitant d’un long weekend qui coïncide avec l’Aïd et la fête du trône. Ces offres ne concernent pas les destinations balnéaires telles Agadir ou Saïdia qui apparemment ont déjà fait le plein jusqu’à la fin du mois d’Août.

Il est clair que les familles recherchent plus des séjours en bord de mer et c’est pour cette raison que des destinations populaires comme Martil, Essaouira, El Jadida ou Sidi Bouzid, sont très prisées en cette période. L’appellation populaire n’a rien de péjoratif, mais répond à une véritable attente de la majorité des marocains qui s’y retrouvent en termes de budget vacances.

Louer une maison ou un appartement pour une semaine ou deux, voire un mois reste à la portée des familles à revenu moyen qui cherchent avant tout le dépaysement et la proximité. L’essentiel étant que les enfants passent des vacances, sauf qu’en terme d’animation, il y a très peu à proposer et souvent la seule distraction reste la plage de jour pour se baigner ou faire du sport et le soir, la promenade le long des corniches plus ou moins aménagées. Une véritable frustration pour notre jeunesse qui finit par rêver à travers les réseaux sociaux.

La réflexion qui a été portée sur ce sujet dans les années 2000, avec le fameux plan Biladi, se proposait de combler ce déficit en créant des stations de vacances qui répondent aux attentes des nationaux tant en matière de budget qu’en matière d’installations un peu à l’image de ce qui a été fait en France avec les VVF (Villages Vacances Famille) sauf qu’en France l’initiative a été lancée dés 1958 pour permettre au plus grand nombre de français de partir en vacances.

Si le modèle Français a été conçu au départ sur la base d’une implication de l’état et des collectivité locales, avec une véritable volonté sociale impliquant la caisse de compensation, les caisses d’allocations familiales, les comités d’entreprises et les comités d’œuvres sociales, le modèle marocain quand à lui, est plus basé sur une participation du privé en matière d’investissements et c’est là toute la difficulté pour sa mise en œuvre.

D’autre part, il faut noter que beaucoup d’organismes publiques ont développé depuis des années des centres de vacances, les fameux COS (Centres d’œuvres Sociales) mais qui ne sont accessibles qu’aux salariés de ces organismes, sachant qu’une majorité d’entre eux sont en partie financées par les recettes de l’Etat donc par l’ensemble des contribuables. Ces centres sont aujourd’hui la chasse gardée des syndicats.

An niveau gestion, et là on ne parle que de la gestion de l’occupation de ces centres, il y a beaucoup de déperdition. La plus part n’enregistrent que des taux d’occupation très faibles, bien sûr en cumulé sur l’année. Il est bien entendu qu’en période de vacances, ils ne restent accessibles qu’à ceux qui sont bien placés.

De plus, certains COS font la concurrence aux unités hôtelières en commercialisant des prestations auprès d’autres organismes tiers à des prix défiant toute concurrence et cela au détriment parfois de leurs ayants droit.

Il serait donc tout a fait opportun, que ces COS soient ouverts au plus grand nombre et pourquoi pas à tous les salariés tout secteurs confondus, avec une commercialisation à travers un réseau de distribution dédié et en toute transparence.

Ainsi et en attendant les stations Biladi qui verront peut être le jour, ce parc national pourrait jouer entièrement son rôle et combler un vide qui pour le moment ne profite qu’au secteur de l’informel avec tous les dérapages que cela peut engendrer.

Ali Ghator.

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